Il y a un peu plus de 10 ans, j'ai suivi un régime hyperprotéiné, encadré par mon généraliste spécialisé en nutrition. Là, tu te demandes si je vais vraiment te parler d'un régime vieux de 10 ans, hors saison et, en plus, juste avant les fêtes. Je comprends. Alors rassure-toi, non, ce n'est pas l'idée. Ce régime a porté ses fruits et clôt une période de ma vie. En fait, je te raconte ça uniquement pour illustrer le fait que, même si, pour différentes raisons, je n'ai jamais consommé beaucoup de viande, il m'est arrivé à plusieurs périodes, toujours pour différentes raisons, d'en consommer excessivement.
Je fais partie de ce que l'on appelle "la majorité"; comme la plupart d'entre vous du coup. Je suis omnivore, à tendance locale. Ma consommation de viande est de quantité aléatoire mais de qualité choisie et j'inverse les portions féculents/légumes que l'on retrouve généralement dans les assiettes de ma région. En clair, j'ai méchamment calmé ma consommation de "jaune" (dixit Charlie) pâte/riz/patate/pain à profit de trucs verts, rouges, blancs, oranges... bref, des fruits et légumes. Vous savez tout. Tout ça, pour établir clairement que je ne suis pas là pour faire l'apologie de la viande (et encore moins de son système de production) ni pour militer en faveur d'un régime alimentaire, quel qu'il soit. Maintenant que c'est posé, je peux te dire sans que ça t'offusque, que ce matin, je suis tombée sur un article* m'expliquant tout ce que j'avais à gagner à devenir végane et, qui m'a mis hors de moi. En substance, rien de neuf. Les bienfaits pour l'organisme, l'élimination des toxines, le côté éco-éthique et tout le positif pour l'environnement. Quelques conseils pour bien vivre son végétalisme avec la liste habituelle des aliments qui contiennent des protéines. Puis, bien sûr, quelques fabuleux témoignages du genre "ce que devenir végane a changé pour moi". Bref, presque du niveau de ces articles qui surfent sur une mode, titrés avec bon clickbeit, espérant faire un buzz. Encore une fois, je n'ai rien contre les végétariens, les végétaliens, les véganes, ni contre je ne sais quelle autre forme de régime alimentaire. Ils ont d'ailleurs (au minimum) le mérite de m'avoir amené à me questionner sur mon assiette et à remettre en cause certains de mes choix de consommations. A être plus juste avec mes idées. Et même si j'entretiens une espèce d'incompréhension face au discours de certains véganes, ils restent ceux qui ont soulevé le plus de réalités éthiques, face à des attitudes et des habitudes non responsables, etc. Seulement, les articles comme celui que j'ai lu ce matin, sont bien plus dangereux que le masque cannelle de Mlle EnjoyPhoenix. Alors depuis je cherche à comprendre. Quelqu'un peut-il me dire pourquoi, quand EnjoyPhoenix, qui rappelons-le est une jeune Youtubeuse de 20 ans, ne pense pas à prévenir des risques que représente son masque pour certaines peaux, la toile s’enflamme considérablement, mais que quand un média, avec des journalistes "professionnels", te sort un article avec, au mieux, la mention à la fin "si jamais ça va pas, va chez le médecin", là ça ne pose aucun problème ! J'ai bien compris que ce que l'on demande à EnjoyPhoenix, c'est de concevoir que, même si elle est jeune et qu'elle n'est pas journaliste, sa visibilité l'oblige à être rigoureuse, à donner des informations vérifiées et complètes. Je ne partage pas nécessairement le point de vue, mais je comprends. Par contre, j'aimerais que l'on m'explique dans ce cas, pourquoi un journaliste, dont l'information est le métier, qui écrit pour un média à grande visibilité, ne devrait pas s'imposer la même rigueur, sous peine d'être lui aussi "questionné" par les internautes comme il se doit. Parce que, lu par nos brebis, ces articles vont amener l'échec. Nos brebis ?? Oui. Généralement confondues avec les moutons. Les suiveurs. Les brebis se sont ceux qui n'ont juste pas encore trouvé la force ou les raisons d'ouvrir les yeux. Ce sont aussi ceux qui sont dépassés par cette surdose d'information qu'ils ne savent gérer, car ils sont encore du temps du bon vieux papier. Ce sont également ceux, qui sont encore trop jeunes, pour comprendre l'importance de creuser, qui foncent plein d'idéologie, de rêves, de promesses. Œuvrer, chacun à sa manière mais tous ensemble, pour vivre dans un monde plus juste et plus beau, en est une. Alors oui. Ça me met hors de moi quand des informations aussi importantes sont mal transmises. Car non. Devenir végane ou végétalien n'est pas sans risque ou plutôt, ça ne s'improvise pas. Ne pas le mesurer aujourd'hui, c'est s'assurer d'échouer demain. De voir, dans quelques années, pleuvoir les articles sur "la génération végétalienne" avec sa quantité d'étude sur les conséquences pour la santé. Je suis anémique, de type macrocytaire. En clair, ça veut dire que ça n'a rien à voir avec une carence en fer ou toute autre idée que le l'on se fait généralement de l'anémie. (Genre : T'as juste tes règles quoi ? ... euh... comment te dire ??) En fait, l'anémie n'est pas une maladie mais un symptôme. Il m'a fallu 4 ans avant de déceler la mienne. Et encore 2 ans ensuite au toubib pour en trouver la cause. Cette fois, t'es en train de te dire : Le hors sujet ! Pourquoi elle parle de ça maintenant ?? Les végétaliens confirmés, les consciencieux ou ceux qui sont suivis savent déjà où je veux en venir : La B12. La B12, c'est une vitamine que tu ne trouves que dans les produits animaliers. (Tu la trouves ailleurs mais non assimilable.) Ils ont bien cherché pourtant, mais rien n'a été trouvé, malgré quelques controverses. Au-delà du fait que cette vitamine est source de polémiques en soi (la nature de l'homme est donc bien d'être omnivore ??), il y a surtout le fait que ce n'est pas "juste" une vitamine. Non, parce qu'on me l'a déjà faite la "ouais enfin ça va hein ! Si je suis juste carencé en B12... y a toutes les autres. La preuve ! Regarde, lui ! Il est végétalien depuis 3 ans, sans complément, et il va bien !" Ouais. Le pire, c'est que je suis certaine que tu crois ce que tu dis, ma petite brebis. Mais non. Si je te parle de mon anémie, c'est pour que tu comprennes bien que question B12, je connais mon sujet. Je connais sa forme synthétique, ses formes naturelles. Mais surtout, je sais ce qui se passe quand tu en manques. La B12 est essentielle pour garantir ton énergie, certes, mais elle l'est aussi à tes neurones. La carence s'installe tellement lentement que tu ne remarques rien. Il faudra environ 4 ans après avoir cessé d'en consommer pour qu'elle manque à ton organisme et que débute l'anémie. Il faudra encore quelque temps ensuite pour que tu en prennes conscience. Ensuite, comme au début ça se présente un peu comme un simple petit coup de mou, il faudra que tu aies suffisamment de bon sens pour te rendre chez ton médecin qui te prescrira des analyses plutôt que de miser sur le magnésium ou des antidépresseurs. A la réception de mes analyses, moi, je me suis gavée de viande. Et j'ai même culpabilisé de ne pas en avoir mangé pendant presque 1 an. Il y a une époque où l'on mourrait de cette forme d'anémie. Ce n'est pas rien quand même ! Mais c'était ridicule. N'étant pas végétalienne, ni mémé végétarienne, j'ai toujours mangé des œufs, du fromage, du poisson... et ils contiennent suffisamment de B12 pour répondre aux besoins journaliers. Sauf en cas de malabsorption, ce qui s'est avéré être ma situation. En clair, je peux bien avaler des kilos de produits animaliers, ça ne réglera pas mon problème. Mais toi ? Toi, tu n'es pas malade comme moi. Toi t'as pas à t'imposer cette fatigue, ce "burn-out", ces fourmillements incessants, ces essoufflements. T'as pas besoin de perdre ta concentration, ta force. De sentir tes membres te lâcher à chaque effort et ta tête se mettre à tourner. T'as pas besoin de te demander ce qui ne va pas chez toi, ni besoin de te supporter, de te détester en te regardant traîner, encore et encore. T'as même pas besoin de t'inquiéter que ça finisse pas manquer à tes neurones. Affirmer ses convictions par son alimentation. Avoir l'assiette et la consommation responsable, C'est fantastique. C'est grand. C'est beau. J'aime. Et je ne sais pas si ces choix sauront répondre à leurs attentes. Par contre, je suis certaine que quand on a les moyens de faire en sorte que ça ne foire pas dès le début, faut pas s'en priver. Et l'anémie, ça ferait tout foirer. Alors après, viennent d'autres questions. Est-ce qu'il vaut mieux tenir son régime strict et prendre des compléments ? Ce qui implique leur fabrication, leurs emballages, leurs transports, et les dérives des industries pharmaceutiques. Ou est-ce qu'il vaut mieux chercher des œufs et du fromage à la ferme du coin ? (oui je vis à la campagne, facile pour moi de l'ouvrir). Mais c'est un autre sujet. *Je n'aime pas la mauvaise pub alors je ne citerai pas. Il n'y a aucun intérêt à leur apporter encore des clics.
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